Dans le passé, la chaîne de valeur du cacao présentait plusieurs faiblesses, notamment le vieillissement des vergers, des rendements faibles, la multiplication de variétés peu rentables et un manque de coordination des principaux acteurs de la chaîne de valeur.

Dans le but de mieux structurer le secteur, le gouvernement, le secteur privé et les partenaires financiers et techniques ont commencé à se rassembler en 2015 dans le cadre d’un dialogue public-privé. Cela a abouti à la création du Groupement des acteurs du cacao à Madagascar (GACM) en avril 2015, regroupant producteurs, chocolatiers et opérateurs/exportateurs. Madagascar a également rejoint

l’Organisation internationale du cacao (ICCO) en 2016. Peu de temps après, sa production s’est fait labelliser 100 pour cent de cacao fin.


Depuis, avec l’appui du projet de Pôles de croissance intégrés et corridors financé par la Banque mondiale, plusieurs activités ont été entreprises pour améliorer la qualité, la traçabilité et les normes de durabilité dans le secteur. Environ 5 000 producteurs et 200 préparateurs de cacao ont reçu une formation et un appui, une installation moderne a été aménagée à Ambanja, la capitale du cacao, pour produire des plantes certifiées, tandis que des activités de R&D ont été coordonnées entre les secteurs privé et public pour améliorer la qualité et la productivité. Entre 2015 et 2018, le volume des exportations a augmenté de près de 60 pour cent pour atteindre près de 12 000

tonnes, plus de 90 pour cent de cette production étant conformes aux normes internationales (contre 14 pour cent en 2014). Des normes nationales - plus strictes que les normes internationales - ont été établies et un centre indépendant d’analyse et de contrôle des produits d’exportation a également été établi à Ambanja. Le secteur attire de nouveaux investissements, notamment dans les unités de transformation du cacao, et le pays préside actuellement l’ICCO. Le Plan national pour le cacao validé en 2018 guide désormais toutes les activités visant à assurer la durabilité de la chaîne de valeur.



Pour plusieurs autres produits de grande valeur tels que la vanille, le litchi, les épices, le girofle ou les huiles essentielles, des initiatives similaires visant à structurer les chaînes de valeur de la production et à mettre en place des contrôles de qualité rigoureux pourraient également avoir des effets positifs en termes d’ouverture du marché, de volumes d’exportations et de possibilités de rehausser les revenus et la rentabilité pour les petits exploitants. Cependant, contrairement à la production de cacao géographiquement concentrée, pour bon nombre de ces autres chaînes de valeur orientées vers l’exportation les plantations sont disséminées à travers tout le pays, ce qui complique le dialogue entre les parties prenantes et la définition de priorités communes. Par exemple, les conditions agronomiques, les défis logistiques et les opportunités de marché peuvent différer pour les producteurs de litchi ou d’épices selon les régions où ils se trouvent. La chaîne de valeur du litchi présente une complication supplémentaire : les récoltes durent au maximum deux semaines pour les marchés d’exportation. Les producteurs dont la trésorerie est limitée et qui sont mal équipés n’ont d’autre choix que de vendre leurs produits aussi rapidement que possible pour éviter la pourriture, ce qui réduit leur pouvoir de négociation et limite leur rôle dans les chaînes de valeur. Des initiatives communes pourraient être prises pour améliorer les processus de production, dépasser les limites d’exportation et accroître le pouvoir de négociation des petits producteurs.

Publié le 29 Oct 2019 sur www.banquemondiale.org